Une passion peut être n’importe quoi. Cette fois, il s’agit de la passion de vivre dans une habitation unique. Dans l’est du pays, près de la frontière française, se trouve le village de Maubay. Dans le jardin d’une ferme se trouve la yourte de l’artiste visuel, musicien et clown de cinquante-six ans, Sylvain Hennin.
Il y a six ans que Sylvain habite dans une yourte. «C’est la première yourte dans laquelle j’habite », dit Sylvain. «Depuis que je suis enfant, je voulais vivre dans un moulin. Une yourte et un moulin sont tous deux ronds, je suis donc très satisfait de ma maison», Sylvain raconte. La yourte a coûté environ 11 000 euros et mesure environ 8 mètres sur 8 mètres.
Depuis que je suis enfant, je voulais vivre dans un moulin.”
Sylvain Hennin
Mais la route a été longue pour que sa yourte devienne une résidence officielle. En 2019, la Région Wallonne a reconnu l’habitat léger comme un lieu de résidence officiel, mais Sylvain vit dans sa yourte depuis six ans. Lorsqu’il s’y est installé, la législation relative aux habitats légers n’était pas encore claire. «J’ai eu six mois pour démolir ma yourte», dit Sylvain. Ce n’est que depuis le début de cette année que Sylvain a réussi à faire de la yourte sa résidence officielle. Cela lui a demandé beaucoup d’efforts. «Je suis toujours resté positif», dit Hennin.
Avant de vivre dans la yourte, il a vécu avec environ 20 autres personnes, avant que le propriétaire ne décide de les mettre à la porte. «J’avais six mois pour trouver une autre maison. J’allais vivre dans un foyer de groupe, dans l’étable d’une ferme familiale que j’allais acheter avec un ami. En raison de mes moyens financiers, je ne pouvais pas l’acheter, mais cet ami m’a demandé pourquoi je ne voulais pas acheter une yourte. Je me suis dit: pourquoi pas?», raconte Sylvain. D’autres personnes vivent sur le domaine, mais Sylvain est le seul à avoir un habitat léger.
La yourte est adaptée à toutes les conditions météorologiques. «La yourte est spécialement fabriquée pour la Belgique, car les yourtes Mongoles sont préparées pour des conditions météorologiques plus extrêmes, comme des vents forts», dit Hennin. En Belgique, des yourtes aussi résistantes ne sont pas encore nécessaires. Il n’a pas fait fabriquer de meubles adaptés à sa yourte. «J’ai mis des roulettes sous ma table de salon et mon canapé, par exemple. Ainsi, je peux les déplacer quand je veux répéter», explique Sylvain.
«Lorsque je me lave le matin, il fait froid, mais 10 minutes plus tard, j’ai chaud. C’est un feu de bois, alors parfois je dois même ouvrir les portes parce qu’il fait si chaud. J’essaie d’intégrer l’écologie dans ma vie : je vis dans une yourte au lieu d’une maison ordinaire, c’est déjà un bon début. En outre, je ne suis pas relié à l’eau ni à l’électricité», dit Sylvain. Il la produit lui-même de l’électricité avec des panneaux solaires, donc chaque jour il faut attendre de voir combien d’énergie il aura. Il récupère l’eau de pluie et le filtre pour pouvoir la boire, entre autres choses.
Partager ma yourte avec quelqu’un sera difficile, mais il y aura toujours une deuxième yourte à côté de la mienne.”
Sylvain Hennin
La yourte est assez grande pour Sylvain, mais il loue un atelier pour stocker son matériel de clown. Sylvain est heureux dans sa yourte et ne veut pas déménager pour l’instant. «Je vis seul, et j’ai besoin de mon espace. Partager ma yourte avec quelqu’un sera difficile, mais il y aura toujours possibilité d’une deuxième yourte à côté de la mienne», dit Sylvain.
Choix de vie personnel
Les personnes qui vivent dans un habitat léger le choisissent consciemment et en ont une vision claire. Ils vivent dans la maison avec passion et ce n’est pas différent avec Sylvain. Il a travaillé dur et longtemps pour que sa yourte devienne une résidence officielle et il en est maintenant fier. Il vit avec un grand cœur pour la nature et essaie d’intégrer l’écologie autant que possible. Ses passions font donc partie intégrante de sa vie quotidienne.